mardi 8 mars 2011

Pour leur réussite : donner aux jeunes dyonisiens un cadre de vie différent du béton ! L'exemple du Bassin de la Maltournée.

Je voudrais saluer une initiative qui, à mon sens, donne la parole à nos jeunes gens et leur permet de s'épanouir. Il s'agit du micro-lycée de La Courneuve qui travaille à la re-scolarisation de jeunes gens en décrochage scolaire. En l'occurrence, ceux-ci sont accueillis une semaine à La Source, résidence de l'artiste peintre Gérard GAROUSTE située dans l'Eure, et travaille à un projet artistique autour de l'idée "C'est quoi ma nature ?"

Extrait de l'émission "Périphéries" de France Inter du dimanche 6 mars 2011 :

Lycéen Courneuvien : "Les cinq premières minutes à l'entrée, tout le monde dans le car était : "Mouaaa... Où on va là ? Cà va pas !" 
Journaliste : "Qu'est-ce qui t'a choqué, toi, quand tu es arrivé ici ?"
Lycéen Courneuvien : " Tout ! Le décor, l'absence de bruit, l'absence de tout ! C'est différent ! C'est différent !"
Lycéenne courneuvienne : "On est complètement ailleurs, on n'a plus nos repères. Les deux premiers jours, c'est assez difficile ! Mais sinon, c'est super agréable ! Cà détend !"
Lycéen Courneuvien :  "On est dans un très beau cadre..." (...)
Lycéen Courneuvien : "C'est reposant, surtout le premier soir, j'ai mis ma tête à la fenêtre, j'entendais pas un bruit ! On peut même marcher. Des fois, on fait des petits groupes de deux-trois. On respire, On est mieux. On est mieux ! Franchement, on est mieux !"
Journaliste : "A quoi çà sert de réfléchir à sa nature ?"
Lycéen Courneuvien : "Déjà, çà sert à plein de choses ! Savoir qui on est ! Parce que même quand on m'a posé cette question la première fois, je pouvais pas répondre. Cà veut dire que, des fois, on peut pas se connaître soi-même..." 

Au-delà de la dimension éducative, nous autres citoyens de Saint-Denis et de toutes les communes de la région Ile-de-France, devons retenir l'importance du cadre de vie dans lequel grandisse nos enfants.

Je souhaite que les élus locaux cessent de couler toujours plus de béton et considèrent sérieusement la question environnementale.Celle-ci ne renvoie pas seulement à un enjeu d'écologie, mais de construction personnelle, d'identité de nos jeunes gens.

Comment ceux-ci peuvent se sentir bien et puiser en eux-mêmes les voies et ressources de se construire quand vous venez de milieux fragiles et que votre univers urbain est laid ? Laideur, dont les premiers citoyens de la commune où vous résidez s'emploient à accuser d'autres habitants de la région de la situation, alors qu'ils contrôlent étroitement le foncier et signent les permis de construire.

Comment voulez-vous vaincre les barrières mentales dont sont affligées ces jeunes, alors que des barrières de béton toujours plus grandes, plus hautes et plus infranchissables sont construites sur l'autel de la densification ? La densification est un dogme régressif sur le plan sociétal auquel nos élus locaux vouent un véritable culte.

Il en va de l'avenir des futures générations, il en va de l'avenir de nos villes.

Les élus locaux doivent cesser de construire toujours plus de logements, d'entasser toujours plus de gens dans des transports en commun surchargés, de mettre toujours plus d'enfants dans des écoles pleines à craquer et de détruire les rares espaces où les gens peuvent respirer dans le tumulte urbain qu'ils créent délibérément.

J'ai déjà écrit mon souhait pour Saint-Denis : devenir le premier pôle de qualité de vie de la région Ile-de-France. Je défendrais cette idée dans trois ans en proposant de construire la ville écologique, intergénérationnelle et numérique de demain, où nos enfants ne subiront pas un environnement agressif, mais vivront en harmonie avec lui.

Mais d'ici là, il va falloir être d'une grande vigilance. Par exemple, le Bassin de la Maltournée est menacé par les ambitions immobilières des "apporteurs d'affaires" qui dirigent Plaine Commune et qui, en ce moment même, draguent la fine fleur de la mondialisation financière au salon du MIPIM à Cannes.

Lors de la projection du documentaire de Marie TAVERNIER, "Délaissé", le 16 octobre 2010, j'étais intervenu pour souligner que la magie du lieu tenait également aux perspectives (un homme interviewé évoquait les couchés de soleil) et souligner les menaces de construction qui pesaient sur le terrain situé au sud du Bassin de la Maltournée. En effet, après l'annonce de l'arrivée de SFR en lieu et place du projet d'hôtel-Centre de conférence à La Plaine, Plaine Commune, par la voix de son Directeur Général des Services, Jacques MARSAUD, laissait entendre que le projet pouvait refaire surface près du bassin de la Maltournée : "Quand au Centre de conférences et à l'hôtel, le projet pourrait revenir à la surface : "La crise a rendu les investisseurs frileux, mais les choses évoluent", explique Jacques MARSAUD, directeur général des services. Un terrain dans le même périmètre, mais plus proche du bassin de la Maltournée, pourrait d'ailleurs les accueillir." (LeJsd, n°844 6-12 octobre 2010). A l'époque, j'ai immédiatement réalisé que le projet Chronos, projet de bureaux de 45 000 m² situé sur ledit terrain, à côté de la tour Akzo, que Plaine Commune cherchait désespérément à commercialiser, venait d'être définitivement enterré et remplacé par l'hôtel et le Centre de conférences.

Et bien, lors de la réunion du Comité consultatif de la ZAC Porte de Paris du 3 mars dernier, M. Patrick BRAOUEZEC, qui venait nous présenter sa vision du Grand Paris et dont je vous reparlerai prochainement, a confirmé ce projet. Par ailleurs, évoquant la partie sud de la ZAC, autour de la Maltournée (ils veulent construire 20 000 m² de bureaux pour mémoire), il a ajouté qu'il faudra que "la concertation débouche sur quelque chose" et "qu'on passe à l'acte". Tout ceci ne dit rien qui vaille : en substance, M. Patrick BRAOUEZEC affiche sa confiance quant à attirer les centaines de millions d'euros de la finance internationale dont il a besoin pour satisfaire ses rêves immobiliers.

Amis lecteurs, le moment venu, je vous inviterai à vous mobiliser pour le bassin de la Maltournée.

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