dimanche 8 mars 2015

Développer le sport collectif féminin de haut-niveau à Saint-Denis :

Je crois qu'il est temps de vous parler d'un projet que j'aurais mené à bien avec le soutien de Mathieu HANOTIN, si j'avais été élu en mars 2014 lors des élections municipales. Pourquoi ? Dans les prochaines semaines, les élus actuels de la municipalité de Saint-Denis, et ceux du futur Conseil départemental, devront se positionner dans leur soutien à une équipe de football dionysienne.

Le projet que je portais, et continue à défendre, consiste à développer le sport collectif féminin de haut niveau à Saint-Denis.

Or, la victoire de l'équipe féminine de football du Racing Club de Saint-Denis le 31 janvier dernier lui a ouvert la voie aux matches de barrage en mai. Si l'équipe finit première de sa poule de 4 équipes, elle évoluera en D2 en 2015 ! Je dis "si", mais je suis convaincu qu'elles ont le potentiel physique et mental pour y arriver. Alors, allez les filles ! 

L'équipe de football féminine du Racing Club de Saint-Denis n'est pas la seule équipe sportive féminine de haut-niveau de Saint-Denis. Les équipes féminines des sections tennis de table et water-polo du Saint-Denis Union Sports (SDUS) jouent en pro B pour la première, et en National 1 pour la deuxième.  La section tennis de table peut encore progresser en Pro A et celle de water-polo en Elite. Enfin, signalons qu'il y a plusieurs années, l'équipe trampoline féminine de l'Avant-Garde de Saint-Denis a été championne de France, mais la section n'existe plus.

Nous le voyons, une énergie locale ne demande qu'à s'épanouir pour atteindre le haut-niveau et porter haut les couleurs de Saint-Denis. Il faut donc conforter ces jeunes filles dans leur engagement.

1. Ambassadrice de notre ville :

Je tiens à préciser tout de suite que le but n'est pas d'opposer les sports collectifs aux sports individuels, dont les sportifs sont également très méritants, mais dont les clubs et les villes sont peu connus. Souvent, quand l'un de ces sportifs gagnent, le club et la ville ne sont carrément pas mentionnés par les médias, ce qui fait d'ailleurs enrager les élus des collectivités concernés.

Le sport collectif permet inversement une meilleure notoriété de la commune où se trouve le club. Et sur ce plan, notre ville, et même notre département, en aurait bien besoin. Pour changer son image, Saint-Denis, deuxième plus grande ville d'Ile-de-France, ne peut s'appuyer sur aucune grande équipe sportive. Globalement, la Seine-Saint-Denis a peu de club de renom en sport collectif : le Red Star (football) est en National, Tremblay-en-France (handball) est en D1, les Flash (football américain) de La Courneuve... Dois-je rappeler que le sentiment d'appartenance à sa ville, la fierté d'en être, passent également (en particulier chez les jeunes gens) par la victoire collective qu'apporte son équipe de foot, de rugby, de basket, de hand, de volley...

Pour ma part, je souhaite que l'équipe féminine du Racing Club de Saint-Denis joue, dans quelques années, la finale de la D1 au Stade de France. Je viens d'avoir 37 ans et j'ai largement le temps de me battre sur le plan politique pour soutenir la construction d'un grand club féminin de football à Saint-Denis et être certain de voir ce rêve se concrétiser.

2. Rendre hommage aux femmes :

On ne dira jamais assez de bien sur l'action des femmes dans les quartiers. D'autant que leur patience, leur action, leur engagement, dans des conditions économiques, sociales et culturelles difficiles, sont rarement mis en valeur, voire même minorés. Je rappelle aux bonshommes durs de l'oreille que les femmes représentent plus de la moitié de l'humanité et, sur le registre sportif, près de 51 % des sportifs en France. Les femmes portent en elles un potentiel de transformation de la société que des équipes sportives féminines incarneraient véritablement.

3. Un financement à la portée de la ville de Saint-Denis :

Aux Jeux Olympiques de Londres de 2012, les femmes ont obtenu 40 % des médailles françaises, alors qu'elles n'attirent que 2 à 4 % des financements des sponsors... Le sport féminin est délaissé par les financements privés. Il suffit de comparer les sommes investies par le PSG pour ses équipes masculines et féminines (400 millions d'euros versus 4 millions -je suis pas entré dans les décimales-).

Pour que le Racing Club de Saint-Denis monte en D1, le budget devrait être d'un million d'euros. Assurer la montée des équipes féminines de tennis de table et de water-polo du SDUS ne coûtera que quelques centaines de milliers d'euros. La loi permet aux collectivités territoriales de financer une association sportive à hauteur de 2,3 millions d'euros par saison sportive (article R. 113-1 du Code du Sport : Le montant maximum des subventions que les associations sportives ou les sociétés qu'elles constituent en application de l'article L. 122-1 peuvent recevoir, en application de l'article L. 113-2 (c'est-à-dire des missions d'intérêts général, comme la formation, la participation à des actions d'éducation...), des collectivités territoriales, de leurs groupements ou des établissements publics de coopération intercommunale, ne peut excéder 2, 3 millions d'euros pour chaque saison sportive de la discipline concernée.). Qui plus est dans la limite de 30 % de leur compte de résultat et d'un plafond maximum de 1,6 millions d'euros, les associations sportives peuvent passer des contrats avec les collectivités territoriales destinés à acheter des places, des espaces publicitaires, apposer le logo et le nom de la collectivité sur des maillots...

Conclusion, si on veut, on peut. Saint-Denis, et Plaine Commune à la rigueur, a parfaitement les moyens financiers d'assurer la montée au plus niveau de ces équipes sportives. Pour information, les subventions touchées par le Racing Club de Saint-Denis s'élevaient à 17 000 euros en 2012 et 20 000 euros en 2013. Le SDUS, notre grand club omnisport qui doit faire beaucoup, a touché respectivement 652 000 et 737 000 euros. Avec 1 033 250 euros de subventions versées aux associations sportives de la ville en 2012 et 1 174 950 euros en 2013, la ville de Saint-Denis fait peu sur ce plan là.

Pour conclure, j'ajouterai que le développement du sport féminin de haut-niveau ne peut se passer d'une politique volontariste des collectivités territoriales. J'espère qu'après ce billet, certains se bougeront... et si ce n'est pas le cas, sachez qu'en 2020 je me bougerai. Un dernier détail, Plaine Commune peut tout à fait mobiliser les entreprises qui investissent à La Plaine Saint-Denis pour financer des clubs locaux. Je rappelle l'importance pour les flashs de La Courneuve du partenariat noué avec le groupe Paprec. Bref, si les élus ne veulent pas financer, ils peuvent toujours actionner ce levier.

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